Sérites au cours du lupus : un sous-groupe particulier ? - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
L’atteinte séreuse est une manifestation connue au cours du lupus érythémateux systémique (LES). Sa prévalence varie largement selon les séries. L’objectif de ce travail est d’identifier les facteurs de risque de survenue des sérites chez un groupe de patients atteints du LES.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, menée dans un service de Médecine interne, s’étalant sur une période de 15ans et colligeant tous les patients suivis pour un LES dont le diagnostic était retenu selon les critères de l’American Collège of Rheumatology (ACR) de 2019. Nous avons comparé les données démographiques, clinicobiologiques ainsi que le profil immunologique de deux groupes selon la présence (G1) ou non (G2) de sérite.
Résultats |
Nous avons colligé 234 patients atteints de LES. Une sérite était notée chez 103 patients au cours de leurs suivis, avec une prévalence de 44 %. Il s’agissait d’une péricardite isolée chez 48 patients (47 %), une pleuropéricardite chez 33 patients (32 %) et une pleurésie isolée chez 22 patients (21 %). L’épanchement pleural était de faible abondance dans 55 % des cas, de grande et de moyenne abondance dans 25 % et 20 % des cas respectivement. L’épanchement péricardique était de faible abondance dans 69 % des cas, de moyenne abondance dans 20 % des cas et de grande abondance dans 7 % des cas. Un seul cas de tamponnade était objectivé. La sérite lupique avait révélé la maladie chez 20 % des patients. L’étude comparative des deux groupes n’avait pas objectivé de différence significative concernent l’âge moyen d’apparition du LES (35,4±13,5ans dans G1 vs 34,4±13,5ans dans G2 ; p=0,5), ou du genre-ratio (p=0,2). Sur le plan clinique, la fièvre était significativement plus fréquente dans groupe G1 (53,5 vs 33 % ; p=0,009). L’atteinte neurologique était plus fréquente dans G1 par rapport au G2 (7 vs 16 % ; p=0,04). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative concernant la fréquence autres manifestations systémique (articulaire, rénale, cutanée, et syndrome de Raynaud). Sur le plan biologique, l’anémie hémolytique auto-immune (40 vs 17 % ; p=0,001), le syndrome inflammatoire biologique (64 vs 43 % ; p=0,017) et l’hypocomplémentémie C3 (78 vs 59 %, p=0,03) et C4 (80 vs 60 % ; p=0,02), étaient significativement plus fréquents dans le groupe G1. La positivité des anticorps anti-ribosome (45 vs 21 % ; p=0,04) et anti-SSB (61 vs 31 % ; p=0,001) était significativement plus fréquente dans G1 par rapport au groupe G2.
Conclusion |
L’identification de sous-groupes de patients lupiques à risque plus élevé de sérite pourrait définir certains facteurs prédictifs de survenue de cette complication et donc fournir la possibilité d’une intervention précoce.
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Vol 45 - N° S1
P. A143 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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